Le recrutement dans le secteur automobile                                                                               Interview avec Luc Mallassagne, Consultant Vidal Associates, pour Capital.fr - octobre 2014

Même si les usines de production de voitures ne tournent pas à plein régime, il existe de belles opportunités de carrière dans les métiers de l'automobile, notamment dans la distribution. A l'occasion du Mondial de l'Auto 2014, qui se tient à la porte de Versailles à Paris jusqu'au 19 octobre, tour d'horizon des créneaux les plus porteurs.

Non, le secteur automobile n'est pas une voie de garage. "C'est plutôt une bonne rampe de lancement", commente Stéphane Gomez, Pdg du cabinet de recrutement spécialisé Auto Consultant. "Pas besoin de passer par une grande école pour faire une belle carrière, un CAP mécanique avec de l'expérience peut suffire", renchérit Christopher Lafont du site d'emploi spécialisé VO-RH, qui compte en permanence au moins 200 offres en ligne. De son côté, notre partenaire Cadremploi.fr recense plus de 250 annonces , notamment chez Motul, Altran, PSA ou Norauto.

Fabrication de véhicules, distribution, transport de marchandises, vente de carburant... le secteur automobile emploierait au total 2,465 millions de salariés, selon les calculs du Comité des constructeurs français d'automobiles. L'équipementier Valéo, par exemple, a prévu 9.000 recrutements dans le monde, dont 500 en France en 2014. L'un des plus gros pourvoyeurs d'emplois actuellement reste celui du commerce et de la réparation, qui rassemble, à lui seul, 293.000 employés, selon le Conseil national des professionnels de l'automobile. "Avec la crise et la fin de la prime à la casse, il y a 2 ans, le nombre de postes à pourvoir a plongé de 20% dans ce secteur", estime Stéphane Gomez. Depuis l'été 2013, les embauches redémarrent. Auto Consultant enregistre ainsi une hausse de 30% de son activité, cette année, avec 80 missions de recrutement en octobre.

Parmi les profils les plus recherchés : les commerciaux, dont vous pouvez consulter les offres d'emploi sélectionnées par notre partenaire Cadremploi.fr en cliquant ici ou créer une alerte pour les recevoir directement dans votre boîte mail. Avec un simple bac+2 – par exemple, un BTS Négocation Relation Client -, il est possible de devenir aisément chef des ventes, puis directeur d'agence avec seulement 6 à 10 ans d'expérience. "Ceux qui réussissent le mieux sont les diplômés issus des écoles spécialisées type ESCRA, GNFA ou GARAC", constate Christopher Lafont.

Un commercial VN (véhicule neuf) débutant peut gagner jusqu'à 35.000 euros brut annuels, avec un fixe de 1.000 euros par mois. Un bon chef des ventes pièces auto peut grimper à 60.000 euros brut par an, avec voiture de fonction. A noter, la percée des agences dites "automobilières" en pleine expansion. Via Automobile et AutoPink, par exemple, recrutent une escadrille de commerciaux pour monter des bureaux en centre ville. "Sur le modèle d'une agence immobilière, le conseiller expertise la voiture du vendeur et s'occupe de trouver un acheteur", décrypte Christopher Lafont. Contactés par Capital.fr, les constructeurs Renault et PSA, eux, disent rester au point mort et n'annoncent aucun recrutement. Dans les faits, la plupart mettent le turbo pour dénicher des experts de solutions électroniques embarquées, appelées dans le jargon "embedded software", comme en témoigne ces annonces publiées par notre partenaire Cadremploi . Ils sont diplômés d'écoles d'ingénieurs spécialisées, comme l'ENSEIRB-MATMECA ou Politecnico de Torino. "En concurrence avec le secteur aéronautique et ferroviaire pour conquérir ces profils experts, les employeurs sont prêts à débourser 65.000 euros à 70.000 euros par an et vont chercher des candidats dans toute l'Europe", commente Luc Mallassagne, directeur associé du cabinet Vidal Associates Consulting & Search.

Véritables perles rares, d'autres profils techniques moins chevronnés peuvent également monnayer de belles rémunérations. A l'instar du mécanicien ou du carrossier, qui, avec un simple CAP, peuvent empocher un salaire d'au moins 2.000 euros net mensuels. Même constat pour le dépanneur-remorqueur ou le technicien remplacement de pare-brises qui peuvent aisément atteindre les 2.500 euros mensuels. "Glasseo, par exemple, cherche 30 techniciens vitrage en Pays-de-Loire", relève Christopher Lafont. Et certains sont promis à de belles carrières. Celui qui a sous le capot un BTS après-vente auto peut rapidement grimper rapidement au poste de chef d'atelier et gagner jusqu'à 3.000 euros mensuels, voire plus, s'il se spécialise dans les véhicules industriels.

Il existe aussi de nombreux postes de management à pourvoir. "Nous avons du mal à attirer les diplômés d'école de commerce qui préfèrent s'orienter vers les métiers de la banque, de la finance ou du marketing", commente Luc Mallassagne. L'Essec, Supélec et l'école Centrale ont créé, en 2012, une chaire Armand Peugeot dédiée aux innovations dans le secteur automobile, d'où une trentaine d'étudiants sortent diplômés chaque année pour occuper des postes de dirigeants dans les grands groupes automobiles. "Attirés par les géants français PSA ou Renault, ces jeunes talents peuvent décrocher de très belles opportunités chez des constructeurs moins prestigieux comme Kia ou Nissan", commente ce chasseur de têtes. Un directeur de site à la tête de toute une concession automobile peut ainsi gagner jusqu'à 100.000 euros par an avec... voiture de fonction, évidemment !

Sandrine Chauvin
© Capital.fr


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